Impacts durables du volontariat international
Le volontariat international suscite de plus en plus d’intérêt auprès des personnes désireuses de s’engager pour une cause humanitaire, écologique ou sociale. Au-delà de l’aventure personnelle, l’objectif ultime est de créer un impact positif et durable au sein des communautés d’accueil. Mais qu’entend-on vraiment par « impacts durables », et comment s’assurer que notre engagement bénévole profite efficacement et sur le long terme aux populations locales ?
Dans cet article, nous analyserons les principaux leviers d’un impact durable dans le volontariat international, tout en expliquant les bonnes pratiques pour maximiser les retombées positives. Nous reviendrons également sur les défis, les limites et les perspectives futures du volontariat, afin de guider au mieux toute personne souhaitant se lancer dans une telle aventure.
1. Qu’entend-on par impacts durables ?
Lorsque l’on parle d’impacts durables dans le cadre d’un volontariat international, on fait référence à des changements positifs qui s’inscrivent dans la durée. Autrement dit, il ne s’agit pas simplement d’apporter une aide ponctuelle, mais de contribuer à un développement local autonome et pérenne, où les populations locales sont en mesure de continuer à progresser par elles-mêmes une fois la mission terminée.
1.1. Les trois dimensions de la durabilité
- Économique : permettre aux communautés d’améliorer leurs revenus, de développer leur indépendance financière, de créer des emplois durables et de construire une résilience économique face aux crises.
- Sociale : renforcer le tissu social, favoriser l’éducation, la santé et l’égalité des chances, tout en respectant la culture et les coutumes locales.
- Environnementale : protéger et valoriser les ressources naturelles, encourager des pratiques écologiques, et limiter l’impact négatif des activités humaines sur l’environnement.
Ces trois dimensions, souvent associées aux principes du développement durable, doivent être prises en considération dans la mise en place et la réalisation de tout projet de volontariat international. Sans cette vision globale, le risque est de créer des effets pervers (assistanat, déséquilibres environnementaux, etc.) ou de limiter la portée réelle de l’action.
1.2. La notion d’appropriation locale
Un impact durable se caractérise également par le niveau d’implication et d’appropriation par les communautés locales. En effet, si les populations bénéficiaires ne sont pas parties prenantes, les actions menées risquent de retomber à zéro lorsque les volontaires quittent la zone. L’un des principaux défis du volontariat international est donc de travailler main dans la main avec les acteurs locaux, pour coconstruire des projets répondant aux besoins réels du terrain et intégrant les savoir-faire de tous.
2. Pourquoi viser la durabilité dans le volontariat international ?
2.1. Éviter l’assistanat et le “volontourisme”
Le volontariat international a parfois mauvaise presse lorsqu’il est assimilé à du “volontourisme”, c’est-à-dire un mélange de tourisme et de bénévolat peu efficace, voire nuisible. Dans certains cas, des missions très courtes et mal préparées peuvent mener à une dépendance des populations locales envers l’aide extérieure, sans véritable transfert de compétences. En visant la durabilité, on cherche à limiter l’assistanat et à instaurer un dialogue constructif, où l’accent est mis sur l’autonomie et le renforcement des capacités locales.
2.2. Respecter les Objectifs de Développement Durable (ODD)
Les Objectifs de Développement Durable (ODD), adoptés par l’ONU en 2015 (Agenda 2030), encouragent des actions intégrées et pérennes dans des domaines tels que l’éducation, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’eau potable, la préservation de la biodiversité, etc. Les projets de volontariat international inscrits dans cette logique contribuent à l’atteinte de ces objectifs à l’échelle locale. Un impact durable vient alors renforcer la cohérence entre l’action de terrain et ces grands enjeux mondiaux.
2.3. Capitaliser sur l’investissement humain et financier
Organiser une mission de volontariat demande souvent un investissement humain (temps, énergie, compétences) et financier (billets d’avion, hébergement, matériel, etc.). Pour que cet investissement soit rentable d’un point de vue social et économique, il est essentiel que les retombées perdurent une fois la mission achevée. En d’autres termes, viser la durabilité permet de maximiser le retour sur investissement pour toutes les parties prenantes (volontaires, associations, communautés locales).
3. Les domaines clés de l’impact durable
Le volontariat international couvre un large éventail de domaines. En se concentrant sur les axes stratégiques qui ont un effet durable sur le tissu local, on augmente les chances d’obtenir des résultats tangibles et pérennes.
3.1. Éducation et formation
- Construction ou rénovation d’écoles : un environnement scolaire amélioré favorise l’apprentissage sur le long terme.
- Formation des enseignants : transmettre des méthodes pédagogiques modernes et adaptables au contexte local.
- Échanges culturels : des ateliers linguistiques ou artistiques peuvent élargir les horizons des élèves et leur donner des perspectives nouvelles.
Impact durable : une population mieux éduquée est plus apte à se former, à innover et à s’adapter aux changements. L’éducation est considérée comme un levier fondamental de développement et d’émancipation.
3.2. Santé et hygiène
- Sensibilisation à l’hygiène : ateliers de prévention sur le lavage des mains, la gestion des déchets, la nutrition.
- Campagnes de vaccination : en partenariat avec les autorités locales ou des ONG de santé.
- Équipement médical : dons de matériel adapté et formation du personnel soignant à son utilisation.
Impact durable : améliorer la santé de la population favorise la réduction des maladies évitables, diminue la mortalité infantile et accroît la productivité. Les bénéficiaires gagnent ainsi en qualité de vie, ce qui constitue un socle pour tout développement durable.
3.3. Économie locale et entrepreneuriat
- Microcrédit et financement participatif : des petits prêts peuvent aider les entrepreneurs locaux à lancer ou développer leur activité.
- Formation professionnelle : cours de comptabilité, marketing, gestion de projet, etc.
- Création de coopératives : structurer les efforts des agriculteurs, artisans ou commerçants pour mutualiser les ressources et augmenter les revenus.
Impact durable : une économie locale plus dynamique renforce l’autonomie financière des populations. Elle crée de l’emploi et consolide le tissu social, réduisant l’exode rural et les inégalités sociales.
3.4. Protection de l’environnement et écologie
- Reforestation : planter des arbres pour restaurer les sols, stocker le CO2, protéger la biodiversité.
- Sensibilisation au recyclage : ateliers de gestion des déchets, mise en place de systèmes de tri.
- Éco-tourisme : soutenir des projets qui valorisent le patrimoine naturel tout en respectant l’équilibre écologique.
Impact durable : Des actions environnementales inscrites dans la durée permettent de préserver la biodiversité, de lutter contre la dégradation des écosystèmes et de garantir les ressources naturelles pour les générations futures.
4. Les mécanismes d’un impact durable : comment ça fonctionne ?
Pour qu’un projet de volontariat international ait un impact durable, plusieurs mécanismes doivent être enclenchés :
- Diagnostic participatif : avant même de déployer un projet, il est essentiel de réaliser un diagnostic approfondi avec les acteurs locaux. Cette phase permet d’identifier les besoins réels, les priorités et les ressources déjà existantes.
- Co-création du projet : les communautés locales doivent être parties prenantes de l’élaboration du plan d’action. Les solutions “clé en main” importées de l’extérieur ont plus de risques d’échouer ou de ne pas être adoptées durablement.
- Transfert de compétences : former, accompagner et responsabiliser les acteurs locaux est crucial. L’objectif est d’éviter la dépendance et de s’assurer que le projet puisse se poursuivre sans la présence permanente des volontaires.
- Suivi et évaluation : mettre en place des indicateurs de performance (nombre d’enfants scolarisés, pourcentage de déchets recyclés, etc.) afin d’évaluer l’efficacité du projet et d’ajuster les actions si nécessaire.
- Pérennisation financière et organisationnelle : rechercher des financements sur le long terme, structurer la gouvernance locale, et assurer un relais solide une fois que les volontaires se retirent.
5. Exemples concrets de missions aux impacts durables
5.1. Programme d’éducation en zone rurale au Sénégal
Dans certaines zones rurales du Sénégal, l’accès à l’éducation était limité. Une association de volontaires, en partenariat avec les autorités locales, a :
- Construit des salles de classe et formé des enseignants aux méthodes pédagogiques actives.
- Sensibilisé les parents à l’importance de la scolarisation, notamment des filles.
- Mis en place un programme d’alimentation scolaire en collaboration avec des coopératives agricoles locales.
Résultat : Le taux de scolarisation a augmenté significativement, et les parents se sont engagés à entretenir les infrastructures et à poursuivre la sensibilisation. Les enseignants formés forment à leur tour de nouveaux collègues.
5.2. Protection de la forêt tropicale au Pérou
Une ONG environnementale a lancé un projet de reforestation dans la région d’Ucayali, au Pérou, pour lutter contre la déforestation liée à l’agriculture intensive et l’exploitation illégale du bois. Les volontaires ont :
- Travaillé avec les communautés autochtones pour planter des arbres adaptés à l’écosystème local.
- Développé des activités d’écotourisme gérées directement par les populations locales (randonnées guidées, hébergements chez l’habitant).
- Sensibilisé les jeunes à la préservation de la biodiversité.
Résultat : non seulement la couverture forestière commence à se régénérer, mais de nouvelles sources de revenus (écotourisme, artisanat local) ont vu le jour pour les habitants, ce qui réduit la pression économique liée à la coupe illégale de bois.
5.3. Appui au micro-entrepreneuriat féminin en Inde
Dans certains districts de l’Inde, les femmes, pourtant au cœur de l’économie familiale, manquent de ressources pour lancer leurs microprojets. Une association de volontariat international a :
- Mis en place des formations professionnelles en couture, artisanat, informatique.
- Facilité l’accès à un microcrédit en collaboration avec une coopérative bancaire locale.
- Créé un réseau de femmes entrepreneuses pour l’échange de bonnes pratiques
et de contacts commerciaux.
Résultat : De nombreuses femmes ont pu monter leur petite entreprise, participant ainsi à l’amélioration du niveau de vie de leurs familles. Les volontaires, ayant transmis leurs connaissances, sont partis en laissant en place un réseau autonome et solidaire.
6. Comment maximiser l’impact durable : bonnes pratiques
6.1. Choisir la bonne ONG ou structure d’accueil
- Réputation et transparence : Vérifier les antécédents de l’ONG, consulter des témoignages, évaluer leur niveau de transparence financière et organisationnelle.
- Alignement des valeurs : S’assurer que l’ONG partage votre vision de la durabilité et respecte les communautés locales.
- Accompagnement : Privilégier une structure qui propose un suivi sérieux (formation, assistance sur place, évaluation du projet).
6.2. Préparation et formation des volontaires
- Formation interculturelle : comprendre la culture, les coutumes et l’histoire locale pour éviter les maladresses et les incompréhensions.
- Formation technique : selon la mission (éducation, santé, écologie), acquérir les bases indispensables pour être efficace.
- Sensibilisation à l’éthique : apprendre à adopter une posture d’humilité et de respect envers les populations.
6.3. Impliquer pleinement les acteurs locaux
- Travailler avec les leaders communautaires : chefs de village, associations locales, enseignants, etc.
- Rester à l’écoute : Organiser des réunions régulières, des séances d’échanges, pour ajuster le projet en fonction des retours de terrain.
- Favoriser la co-gestion : Si les habitants gèrent directement une partie des ressources ou de l’organisation, ils se sentiront plus responsabilisés.
6.4. Assurer un suivi sur le long terme
- Évaluation continue : Mesurer régulièrement l’avancement des objectifs (quantitatifs et qualitatifs).
- Retour terrain : Planifier des visites d’anciens volontaires pour appuyer la continuité du projet.
- Partage des bonnes pratiques : Rédiger des rapports, publier des témoignages, organiser des webinaires pour capitaliser sur l’expérience acquise.
6.5. Prévoir la fin de la mission dès le départ
- Transfert progressif des responsabilités : Former des relais locaux pour qu’ils reprennent la coordination.
- Plan de pérennisation : Assurer un minimum de financement ou d’appui technique après le départ des volontaires.
- Autonomisation : L’objectif ultime est que la communauté puisse gérer et développer le projet sans soutien extérieur permanent.
7. Les défis, limites et impacts durables du volontariat international
Malgré leur bonne volonté, les projets de volontariat ne sont pas toujours exempts de défis et de limites :
- Manque de coordination : Parfois, plusieurs ONG ou associations interviennent dans la même zone sans réelle coordination, ce qui peut générer doublons, gaspillages et confusions.
- Chocs culturels et incompréhensions : Les différences de langue, de valeurs ou de modes de vie peuvent engendrer des tensions, voire un rejet du projet.
- Écart de compétences : Certains volontaires, peu formés, arrivent avec un enthousiasme sincère mais manquent d’expertise, limitant l’efficacité des actions.
- Dépendance financière : Les fonds provenant de l’extérieur risquent d’instaurer une habitude de subventions, sans que les communautés locales ne cherchent à mobiliser leurs propres ressources.
Comment surmonter ces défis ?
- Bien choisir la durée de la mission : privilégier des séjours de plusieurs semaines et s’inscrire dans un programme qui assure une continuité avec d’autres volontaires.
- Travailler en réseau : impliquer le plus possible les acteurs déjà présents, mutualiser les ressources et partager les informations.
- Formation préalable : s’engager dans une formation adaptée au type de mission.
- Renforcement des capacités locales : toujours viser le transfert de compétences et l’appropriation du projet par les communautés.
8. Les retombées positives pour les volontaires
Si le but premier est d’aider les communautés locales, le volontariat international apporte également de nombreux bénéfices à ceux qui s’engagent :
- Acquisition de compétences : les volontaires développent leur capacité d’adaptation, de communication interculturelle, de gestion de projet, etc.
- Épanouissement personnel : vivre une expérience immersive dans un autre pays, découvrir une nouvelle culture, sortir de sa zone de confort.
- Opportunités professionnelles : sur un CV, une expérience de volontariat international témoigne d’une ouverture d’esprit, d’une résilience et d’une force d’initiative appréciées des employeurs.
- Réseau international : nouer des liens avec des personnes issues d’horizons variés peut ouvrir des portes sur le plan personnel comme professionnel.
- Sens du collectif et de la responsabilité sociale : Cette prise de conscience peut se traduire plus tard par un engagement associatif ou une carrière dédiée au développement durable.
9. Conclusion des Impacts durables du volontariat international
Le volontariat international offre une occasion unique de contribuer à un changement positif dans le monde. Cependant, pour qu’il s’inscrive dans la durée et produise des impacts durables, il est crucial de :
- Bien préparer son projet (formation, choix de la structure d’accueil, diagnostic participatif).
- Co-construire les actions avec les populations locales, en respectant leurs besoins et leurs priorités.
- Transférer des compétences et responsabiliser les acteurs locaux pour éviter l’assistanat.
- Mesurer l’impact et assurer un suivi sur le long terme pour ajuster et pérenniser les résultats.
En tant que futur volontaire ou porteur de projet, vous pouvez :
- Rechercher des ONG éthiques et transparentes qui placent la durabilité au cœur de leur démarche.
- Vous informer et vous former : participez à des formations en ligne, des ateliers, des conférences sur le volontariat, l’humanitaire et le développement durable.
- Soutenir des projets existants : via des dons, du parrainage ou du mécénat de compétences, si vous n’avez pas la possibilité de partir sur le terrain.
- Partager vos connaissances : publiez des témoignages, des rapports, des études de cas pour inspirer d’autres volontaires et favoriser les bonnes pratiques.
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