Sénégal – Solène (mission médicale)

Stage en puériculture à l'étranger

Solène, engagée sur la mission médicale au Sénégal, nous envoie des nouvelles !

Ce voyage et ce stage sont surprenants, dans le bon sens. Je découvre énormément de choses que ce soit dans les soins, dans les paysages, les sénégalais ou même d’autres bénévoles français. C’est enrichissant et totalement dépaysant. 
Concernant le stage, c’est vraiment tout autre qu’en France, l’opposé même je dirai hormis le nom des médicaments qui se ressemble. 
Je vous transfère ci-dessous le message que j’ai envoyé à ma famille hier après une journée assez compliqué : 
Jour 7/49, aujourd’hui journée un peu plus compliquée. Retour au dispensaire. J’étais dans la salle « pansement et petites chirurgies » avec une autre bénévole. Première patiente, une enfant de 3 ans avec une brûlure au 3ème degré, réfection du pansement dans la douleur et les cris, très peu si ce n’est aucune compassion de la soignante qui le lui faisait. Difficile à regarder, à entendre. On sort de ce pansement le ventre un peu noué, la prise en charge de la douleur ils ne connaissent pas ici, il ne faut pas crier. Deuxième patient : 4 petits garçons qui viennent pour une circoncision, on décide d’aller voir pour observer, à peine rentrer dans la pièce, ils comprennent vite qu’il va se passer quelques chose, ils se mettent à pleurer. De là les soignants commencent à les taper, j’interviens et prends le petit dans mes bras pour l’installer, j’essaie de le rassurer comme je peux, mais il m’est impossible de regarder la scène, je ne regarde que lui. J’entends ses cris et vois à quel point il souffre, la deuxième bénévole sort de la pièce, moi je reste car le petit me tient fort. Impossible de retenir mes larmes car j’entends des claques, des coups, des cris, des bruits de scalpels. Je ne regarde rien. À un moment donné ils se rendent compte que je pleure, mais ne me laisse pas sortir de la salle, je me mets alors dans un coin de dos et je bouche mes oreilles. Au bout de 10 minutes les petits ne cris plus, je me retourne, la circoncision est faite.
Je retourne auprès de l’enfant car il faut le recoudre, je regarde toujours que le petit, j’essaie de le rassurer, il me tend ses bras, mais continue de souffrir et de crier, donc de se faire taper. Au bout d’un moment, Djibril est entré dans la salle, m’a vu pleurer et m’a fait sortir. Première situation très compliquée depuis que je suis ici. La prise en charge des émotions n’existe pas dans les soins ici. Difficile à gérer pour moi qui suis une grande émotive, d’autant plus difficile de le voir quand ça concerne un petit enfant. La fin de la matinée s’est passée mais mon esprit n’était plus là, on a quand même continué de travailler derrière. Quand on tombe à cheval, mieux vaut remonter de suite. On reste un peu abasourdie par ce qu’on a vécu ce matin, mais le fait d’avoir été deux à le vivre est plus rassurant.
Il va falloir s’acclimater à ça aussi, ça risque d’être le plus difficile. J’aimerais amener tous ces enfants dans ma valise et prendre soin d’eux comme ils le méritent (je sais que c’est impossible…). En tout cas je ferai tout ce que je peux durant ce séjour pour essayer d’apporter le plus de douceur et de bienveillance possible à cette population. Ce soir du coup, je reste tranquille à l’appartement pendant que les autres vont vaquer à leurs occupations, ça va me faire du bien d’être seule (qui aurait cru que je dise ça un jour? 🤣). Je vous embrasse fort et vous redonne des nouvelles vite.
Je me sens très bien ici, l’acclimatation s’est bien passée. La nourriture est excellente, les Sénégalais sont accueillants et généreux. 
Je vous redonne dès mes nouvelles la semaine prochaine et vous fais parvenir quelques photos donc une photo où je réalise ma première prescription médicale. 
Solène 
Merci à toi Solène pour ton engagement, nous attendons de tes nouvelles !
Si vous aussi vous souhaitez vous engager sur une mission médicale, n’hésitez pas à nous contacter à [email protected].