Togo – Marie

On a souvent envie d’avoir une idée de comment se déroule une mission humanitaire avant de se lancer. Les témoignages des volontaires internationaux sont des outils précieux pour aider ceux qui hésitent à avoir une idée plus claire.

Aujourd’hui, c’est le témoignage de Marie que nous vous présentons.

Marie est partie avec Globalong pendant 7 semaines et s’est engagée dans un orphelinat à Atakpamé, au Togo.

 

 

Bonjour à toute l’équipe de Globalong 🙂 

Le retour s’est passé assez difficilement malheureusement…

C’était tellement une vie incroyable au Togo que je n’avais pas envie de rentrer en France…

Je vis un chamboulement à tous niveaux.

Après le déni, la colère je commence à atterrir un peu et je me demande si on guéri du mal du pays un jour…

Grâce à vous, j’ai vraiment été heureuse et épanouie durant 7 semaines.

Merci éternellement. Je ne serais jamais assez reconnaissante de m’avoir mise sur la route de personnes incroyables telles que la famille de Richard.

Je vous joins une photo et surtout, je vous joins le texte que j’ai écris en partant d’Atakpamé.

« Une photo, c’est tout ce que je peux partager pour le moment.

On ne sait jamais par quoi commencer pour dire « au revoir ».

Mais c’était sûrement déjà écrit quelque part qu’on pleure une fois quand on arrive et surtout… quand on repart.

La reconnaissance.

Je crois que je ne serais jamais assez reconnaissante de tout l’amour avec lequel je m’en vais. Dieu seul sait que moi aussi j’ai tenté de leur apporter beaucoup d’amour mais je n’aurai jamais pensé recevoir autant.

On part d’ici bien plus riche qu’en arrivant.

Madeleine, Natacha, Martine, Épiphanie, Catherine, Solange, Ama, Félicité, Juliette, Anne, Yvette… j’en oublie tellement, mais vous avez été toutes de vraies mamans à mes yeux pendant ces 7 semaines.

Je n’ai jamais cessé de vous féliciter pour ce travail que vous faites 6 jours sur 7. Être les mamans de vos enfants mais aussi les mamans de ces enfants.

Pour toujours, bravo, vous êtes de réels modèles à mes yeux et dans ma vie.

En ce qui concerne les enfants, ah…

J’ai arrêté de lutter face à mes larmes…

Mes petits, mes tous petits… Martin, Atémogêne, Ablavi, Abla, Koffe, François, Moïse, Lolo, Jojo et tous les autres…

Toussaint, Bénédicte, Nassiba, Djibodi, Blessing, Pierrot, Adeline, Ingrid, Kafui, Isaac, Ismaël, Mafille…

(Vous disiez tout le temps « Mafille regarde ta maman arrive! » Ah, si seulement 😉 )

Guillaume, Yvette, Solange, Flora, Luc, Pierrette, Charlotte… J’ai moins évolué avec les plus grands mais j’ai adoré votre façon de penser, de vous exprimer, de communiquer par les signes avec moi (Merci beaucoup ma chouchou, le langage des signes est universel, c’est si beau), votre attachement et vos questions : « Tata Marie quand est-ce que tu pars? Tu restes avec nous? » 

Tata Reine, tata Rose, Soeur Angèle, mes collègues de travail… On ne se refait pas. Une infirmerie dans un orphelinat c’était nécessaire que j’y mette les pieds. 😉

Nous avons ri, pleuré, je vous ai confié des choses bien avant de les raconter à mes amies, vous avez été un réel soutien, mes « grandes sœurs ».

J’ai adoré découvrir notre monde avec vos yeux et vos façons de faire.

J’ai tenté de vous aider comme j’ai pu, j’ai laissé une part de moi, de mon travail chez vous. Ça ira, vous êtes capable.

Je pourrais écrire un livre tellement les choses sont différentes. Mais finalement, les fondamentaux sont là.

Vous prenez soin des enfants d’une façon merveilleuse, vous vous démenez malgré les longues journées, les longues nuits (6 jours sur 7 et nous on se plaint constamment).

Un grand grand merci à l’Assistant Abala, chef de service de la psychiatrie, qui m’a fait découvrir tous les services du CHR d’Atakpamé. Là aussi, je les salue et les félicite pour tout le travail avec beaucoup moins de moyen que nous mais là où les SNG en néonatalogie existent, là où les prothèses orthopédiques existent aussi, là où il y a même une bibliothèque pour divertir les patients hospitalisés, là où les transfusions sont possibles.

Bon Marie, on parle un peu de toi maintenant?

Assez peu, c’est eux le sujet principal, mon sujet principal.

Mais je suis si fière de moi, pour une fois.

Si fière d’avoir pris cette décision, si fière d’avoir été aussi courageuse, si fière d’avoir rencontré des copines de voyage incroyables, si fière d’avoir pu donné tout ce que j’avais même quand je n’avais plus assez pour moi.

Je n’oublierai jamais rien, les paysages, les couleurs, les odeurs, la nourriture, les trajets en moto sans casque et sans permis, l’appel de la prière à 04h du matin, les hurlements de Mathilde, les nuits avec et les nuits sans, l’état de santé pas toujours très stable, les négociations, les après-midi à danser, celles aussi au Sapy et au Kamira avec nos étrangers préférés. (Merci à eux, vraiment.)

Mais surtout, je n’oublierai jamais la chaleur humaine, cette gentillesse, cet amour qui anime le peuple.

Richard, petit Richard, Déborah, Samuel, Jérémy et surtout, surtout Chantal, oh ma Chantal… une seconde maman pour moi aussi, merci infiniment.

Nos confidences, notre entraide, ton amour, merci de m’avoir accompagné à l’hôpital lorsque j’étais au plus mal. Tu es une vraie femme, une femme forte et courageuse, une maman en or.

Je pourrais écrire un livre sur ma « local family » mais je vous laisserai découvrir par vous-même si un jour vous souhaitez partir avec l’association de Richard.

Ça y est, je pense que j’ai fait le tour.

Enfin non, on ne fait jamais le tour, on ne veut jamais que ça s’arrête.

Merci à toi JJ de m’avoir bercé tant d’année avec « Famille » parce que oui « Vous êtes de ma famille, bien plus que celle du sang, des poignées de secondes dans cet étrange monde, qu’il vous protège, s’il entend. ».

Et t’avais raison Louise, la beauté ne se résume pas qu’à l’apparence physique.

J’ai compris qu’elle ne rayonne que par les actes, mes actes.

Je reviendrai, c’est promis.

Merci la vie, éternellement.

Akpé. »